Alimentation du chiot : 20 questions essentielles pour faire les bons choix

Nourrir un chiot, c’est un peu comme apprendre à jongler… sauf que les balles bougent, aboient et vous regardent avec de grands yeux remplis d’attentes. Quand on adopte un chiot, on veut forcément bien faire mais on se retrouve rapidement face à des conseils contradictoires et des produits aux étiquettes incompréhensibles… on peut vite se sentir perdu.

Rassure-vous : vous n’êtes pas seul. Des centaines de nouveaux maîtres se posent ces questions chaque jour. Et c’est tant mieux : parce que bien nourrir son chiot, ce n’est pas juste remplir une gamelle, c’est lui offrir les bases solides pour une vie pleine d’énergie, de vitalité et de bonheur.

Dans cet article, on répond de manière simple et concrète aux 20 interrogations les plus fréquentes sur l’alimentation du chiot. Objectif : que vous gagniez en confiance, en sérénité… et que les repas ne soient plus une source de stress.

Fréquence et rythme des repas

1. Combien de repas par jour pour un chiot ?

Un chiot ne peut pas tout digérer d’un coup : sa digestion est encore immature et sa croissance rapide demande un apport régulier en aliments. On recommande en général 3 à 4 repas pour un chiot.

En espaçant les repas d’environ 4 heures, on évite les coups de mou ou les pics d’énergie à vide. Un chiot qui mange à intervalles réguliers est plus stable, moins excité… et plus facile à éduquer !

2. À quel âge passer à 3 repas puis à 2 ?

La transition dépend de la race, du gabarit et du niveau d’activité, mais en moyenne :

• 4 repas/jour jusqu’à 3 mois
• 3 repas/jour de 3 à 6 mois
• 2 repas/jour après 6 mois

Chez les chiens de grande race, on reste parfois à 3 repas plus longtemps pour éviter les pics glycémiques et mieux soutenir la croissance osseuse.

Pour les petits chiens, la transition vers 2 repas peut se faire plus tôt. Dans tous les cas, l’observation est la clé : si le chiot semble rassasié, digère bien et reste dynamique, on peut réduire.

3. À quelle heure nourrir mon chiot ?

Il n’y a pas de réponse tout faite, le plus important est la régularité. Un chiot a besoin de repères : chaque repas est un mini-rituel qui structure sa journée. Voici une répartition classique pour un chiot de 3 mois avec 4 repas : 7h30, 12h00, 16h30, 20h30.

4. Peut-on laisser sa gamelle en libre service à un chiot ?

Non, ce n’est pas recommandé. Laisser une gamelle en libre service à un chiot complique l’apprentissage de la propreté, fausse les repères de satiété… et rend plus difficile le suivi de son appétit.

Un chiot apprend aussi la frustration et la discipline à travers ses repas. Lui proposer la gamelle pendant 15 à 20 minutes, puis la retirer, permet d’instaurer un cadre clair. Cela facilite l’éducation, limite les risques de surpoids… et vous aide à repérer plus rapidement si quelque chose ne va pas (perte d’appétit, changement de comportement).

Quantité et croissance

5. Quelle quantité faut-il lui donner chaque jour ?

La bonne quantité dépend de trois éléments clés : le poids actuel du chiot, son poids cible à l’âge adulte, et le type d’aliment utilisé (croquettes, cru, pâtée, etc.). Chaque aliment ayant une densité calorique différente, on ne peut pas se baser uniquement sur les grammes.

6. Comment savoir si mon chiot mange trop ou pas assez ?

Ce n’est pas parce qu’il réclame que votre chiot a faim : il a peut-être juste compris que la nourriture vient quand il insiste ! Pour savoir s’il mange trop ou pas assez, oubliez les calculs parfaits : observez plutôt son comportement et son corps.

Quelques signes positifs :

• Poids stable ou progressif
• Pelage brillant
• Selles moulées
• Énergie et vitalité

En revanche, s’il prend trop de poids (vous ne sentez plus ses côtes), s’il est apathique, a souvent des selles molles ou réclame en continu… il est temps d’ajuster.

Un petit ajustement suffit souvent : 5 à 10 % de plus ou de moins peut faire la différence.

7. Mon chiot mange tout trop vite, est-ce grave ?

Chez certains chiots, l’excitation ou la peur du manque peut provoquer un comportement glouton. En soi, ce n’est pas rare ni forcément dangereux… mais cela peut entraîner des troubles digestifs (ballonnements, vomissements).

Pas de panique : il existe des solutions simples. Testez par exemple une gamelle anti-glouton. Vous pouvez aussi répandre la nourriture dans un tapis de léchage ou garnir un jouet d’enrichissement pour le faire manger plus lentement… et l’occuper par la même occasion !

8. Dois-je le restreindre s’il prend trop de poids ?

Il faut éviter de restreindre brutalement un chiot en pleine croissance. Son corps a besoin d’énergie, de nutriments et de constance pour construire muscles, os et organes. En revanche, si vous observez une prise de poids trop rapide (absence de taille marquée, lourdeur, essoufflement…), vous pouvez ajuster (progressivement) la ration.

Diminuez un peu la ration (10 % max) sur quelques jours et observez les effets. Vous pouvez aussi augmenter les temps de mastication, favoriser l’enrichissement alimentaire, ou vérifier qu’il ne reçoit pas trop de friandises en parallèle de sa gamelle.

En cas de doute, faites-vous accompagner : un professionnel pourra vous aider à rééquilibrer sans nuire à sa croissance.

Types d’aliments et choix nutritionnels

9. Mon chiot a-t-il des besoins nutritionnels spécifiques ?

Oui car le chiot est en pleine construction : muscles, squelette, cerveau, système immunitaire… tout se développe à grande vitesse. Il a donc besoin d’une alimentation riche, complète et équilibrée, bien plus exigeante que celle d’un chien adulte.

Cela commence par des protéines animales de haute qualité, indispensables à la croissance des tissus et au bon fonctionnement de l’organisme. Les matières grasses doivent contenir des acides gras essentiels, en particulier le DHA, important pour le développement du cerveau et de la vision.

L’équilibre entre calcium et phosphore est également fondamental, surtout à cet âge : un excès peut entraîner des troubles articulaires grave (dysplasies, panostéite, etc.). L’alimentation doit respecter le rapport Ca/P recommandé entre 1:1 et 1.8:1 (selon la FEDIAF).

10. Quelle alimentation choisir pour un chiot ?

Il n’existe pas une seule bonne façon de nourrir un chiot… mais il y a quelques repères pour faire les bons choix. L’essentiel est de proposer une alimentation complète, équilibrée et de qualité, capable de couvrir ses besoins nutritionnels spécifiques.

Si vous vous orientez vers une alimentation industrielle, la mention « aliment complet » est indispensable ! La mention “spécial chiot” peut également constituer un repère rassurant, car ces formules sont conçues pour accompagner la croissance.

Mais ce n’est qu’un point de départ : prenez le temps de lire la composition. Le premier ingrédient doit être une protéine animale identifiable (comme le poulet, le bœuf ou le poisson), et la recette doit être de préférence exempte d’additifs artificiels, d’arômes et de conservateurs.

Privilégiez les aliments transparents, avec un taux de glucides modéré. Et surtout, observez votre chiot : un bon appétit, un poil brillant, de belles selles et une énergie stable sont les meilleurs signes que son alimentation lui convient.

11. Puis-je nourrir mon chiot au BARF ?

Oui, il est tout à fait possible de démarrer une alimentation crue dès le sevrage, à condition de bien respecter l’équilibre nutritionnel des repas. Contrairement à certaines idées reçues, le BARF n’est pas réservé aux chiens adultes : il est même tout à fait adapté pour accompagner un chiot dans sa croissance.

Mais attention : ce mode d’alimentation demande de la rigueur et un bon accompagnement. Il ne s’agit pas de juste donner un steak à votre chiot. Réaliser ses repas BARF maison nécessite logistique et connaissances nutritionnelles.

Heureusement, aujourd’hui, il existe des menus BARF équilibrés prêts à l’emploi. Bien fait, le BARF est une option saine, naturelle et savoureuse pour ton chiot. Une étude(1) a montré qu’à partir de 20% d’ingrédients crus dans l’alimentation d’un chiot on observe des effets bénéfiques sur sa santé une fois adulte.

12. Jusqu’à quand faut-il le considérer comme un “chiot” ?

Le rythme de croissance d’un chiot dépend beaucoup de son gabarit, et est donc différent selon les races :

• 10-12 mois pour les chiens de petite ou moyenne taille
• 12 à 18 mois pour les grandes races (berger allemand, labrador, etc.)
• Jusqu’à 24 mois pour les géants (dogue allemand, mastiff…)

Il est important d’avoir en tête ces notions pour adapter correctement l’alimentation de son chien. Si vous avez des doutes, consultez un professionnel.

Problèmes courants et digestion

13. Mon chiot a les selles molles, que faire ?

Pas de panique : les selles molles chez un chiot ne sont pas rares. Elles peuvent survenir après une transition alimentaire trop rapide, un stress (changement de maison, apprentissage, vétérinaire…), ou un repas mal toléré.

Voici les bons réflexes :

• Réduire un peu la ration : parfois, c’est juste trop.
• Tester une autre source de viande plus digeste (comme le poulet ou la dinde).
• Ajouter un complément naturel comme des fibres douces, de l’argile verte ou un prébiotique pour aider à rééquilibrer la flore intestinale et réguler le transit

Et si cela dure plus de 3 jours ou s’accompagne d’une baisse d’énergie, consultez un vétérinaire. Une petite gêne digestive passagère, ça arrive. L’important, c’est de ne pas changer tout trop vite, et de rester à l’écoute.

14. Mon chiot a des gaz : est-ce lié à l’alimentation ?

Souvent, oui. Les flatulences excessives sont généralement liées à des aliments mal digérés : trop de céréales, de glucides, de protéines de mauvaise qualité… ou des additifs artificiels qui perturbent la flore intestinale.

Une alimentation plus naturelle, sans amidon caché ni additifs divers, permet souvent de réduire nettement les gaz. Si vous donnez des croquettes, vérifiez la teneur en glucides.

Autre point à surveiller : la vitesse d’ingestion. Un chiot qui engloutit sa gamelle avale aussi de l’air, ce qui aggrave le problème. Gamelle anti-glouton ou tapis de léchage pourront vous être d’une grande aide.

15. Mon chiot ne finit pas sa gamelle, dois-je m’inquiéter ?

Si un chiot ne finit pas sa gamelle, ce n’est pas forcément grave. L’appétit d’un chiot peut varier selon les jours, son activité, la température extérieure, ou même son stade de croissance. S’il laisse un peu dans sa gamelle mais reste en forme, joueur et dynamique, il n’y a aucune raison de s’alarmer.

Ce qu’il ne faut pas faire :

• Le forcer à finir.
• Changer d’aliment “parce qu’il se lasse”.
• Ajouter des “extras” juste pour qu’il mange.

Ce qui est plutôt conseillé :

• Retirer la gamelle au bout de 20 minutes.
• Observer le comportement sur quelques jours.
• S’assurer qu’il n’a pas été gavé de friandises entre deux repas.

16. Mon chiot a vomi après avoir mangé, c’est grave ?

Un vomissement isolé juste après un repas peut être bénin, surtout si votre chiot a mangé trop vite ou trop joué juste après. Mais plusieurs vomissements répétés ou associés à d’autres symptômes (abattement, diarrhée, refus de s’alimenter) nécessitent une consultation rapide.

Si votre chiot est en pleine forme avant et après, et qu’il vomit juste un peu de mousse ou de nourriture mal mâchée, vous pouvez simplement :

• fractionner les repas en portions plus petites,
• le faire manger plus lentement (avec un tapis de léchage par exemple),
• prévoir un temps calme avant/après le repas.

Et bien sûr, gardez toujours un œil sur la fréquence et le contenu du vomi : ce sont les meilleurs indicateurs.

Éducation alimentaire

17. Peut-on donner des friandises à un chiot ?

Oui, bien sûr ! Les friandises sont utiles pour l’apprentissage, le lien, la récompense… à condition de bien les choisir. L’idéal ? Des friandises 100 % naturelles, sans glucides ajoutés, sans colorants ni conservateurs chimiques.

Et attention aux quantités : elles ne doivent pas dépasser 10 % de la ration quotidienne. Sinon, vous risquez des troubles digestifs ou des déséquilibres.

Pour les friandises de mastication (type sabots de bœuf ou oreilles de bœuf), choisissez des formats adaptés à la taille de la mâchoire de ton chiot, qui respectent sa dentition encore en formation. Les oreilles de lapin par exemple sont intéressantes pour les plus jeunes. A donner toujours sous surveillance, bien sûr.

18. Comment éviter que mon chiot réclame à table ?

Pour éviter que votre chien ne réclame systématiquement lorsque vous passez à table, il faut poser un cadre clair dès son plus jeune âge :

• Ne jamais lui donner à manger pendant vos repas.
• L’habituer à rester dans son panier pendant que vous mangez.
• L’ignorer s’il quémande, sans crier ni céder.
• Respecter une routine fixe pour ses repas à lui.

19. Mon chiot vole de la nourriture, que faire ?

Le vol de nourriture est fréquent chez les chiots curieux… et opportunistes. La meilleure méthode, c’est la prévention :

• Pas de nourriture à portée (table basse, sac ouvert, plan de travail accessible).
• Pas d’accès libre à la cuisine.
• Ne jamais le récompenser après un vol, même par un simple regard.

Vous pouvez travailler pour renforcer son auto-contrôle avec des exercices simples : attendre un signal avant de manger, renoncer à une friandise contre une autre, etc.

20. Comment instaurer une bonne routine alimentaire ?

Une bonne routine alimentaire est la clé pour un chiot équilibré, serein… et une digestion au top. Voici les piliers à respecter :

• Des repas à heures fixes.
• Toujours dans le même lieu calme.
• Une gamelle propre, adaptée à sa taille.
• Une durée fixe pour manger (10 à 20 minutes).
• Pas de grignotage entre les repas.

Un chiot a besoin de repères. Une routine bien posée évite les angoisses, les troubles alimentaires, et facilite grandement son éducation. Et pas de panique : les habitudes se prennent vite, surtout si elles sont simples et agréables.

Références :

(1) Hemida MBM, Salin S, Vuori KA, Moore R, Anturaniemi J, Rosendahl S, Barrouin-Melo SM, Hielm-Björkman A. Puppyhood diet as a factor in the development of owner-reported allergy/atopy skin signs in adult dogs in Finland. J Vet Intern Med. 2021 Sep;35(5):2374-2383.